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La pandémie de COVID-19 laissera des traces importantes sur les peuples de ce monde et plus particulièrement sur les personnes en situation de vulnérabilité. Bien qu’il soit trop tôt pour bien évaluer tous les impacts de cette crise, l’information recueillie par les partenaires Togolais du CRÉDIL dans le cadre des projets internationaux nous permet déjà d’en apprendre un peu plus sur les enjeux vécus dans ce pays. Certains de ces impacts pourraient engendrer des défis à long terme pour le pays d’Afrique de l’Ouest. C’est notamment le cas de l’éducation des jeunes.
Entre les mois de mars et octobre 2020, la plupart des étudiants ont dû rester à la maison, les institutions scolaires étant fermées pour cause de pandémie. Suite à la reprise des cours en novembre, des mesures de réductions des risques de la propagation de la COVID-19 ont été adoptées par le gouvernement togolais : port du masque pendant les cours, réduction de la taille des groupes, instauration de 2 demi-journées d’enseignement. Néanmoins, ces mesures ne se font pas sans impacts importants sur la scolarisation des jeunes et les risques de décrochage ont été accentués. En effet, la durée des cours étant réduite de près de la moitié, les matières enseignées ont également dû être coupées. Pour pallier aux manques éducatifs, les ménages les plus fortunés paient des tuteurs privés pour leurs enfants. Malheureusement, les familles plus modestes n’ont pas accès à ces services, ce qui risque d’exacerber davantage les inégalités.
En outre, plusieurs enjeux d’accès à l’éducation existaient déjà avant la pandémie, grossesse et mariage précoces, système patriarcal promouvant la scolarisation des jeunes hommes plutôt que des filles, violence de genre, traite des jeunes filles, difficultés d’accès à du matériel d’hygiène pour les menstruations, etc. En effet, le taux de non-scolarisation des jeunes filles était 78% plus élevé que celui des jeunes hommes en 2019 et le taux de filles étudiant au secondaire était 30% plus bas que celui des garçons (Institut de statistique de l'UNESCO). Bien que les statistiques officielles ne soient pas encore disponibles, il est à prévoir que ces facteurs de décrochage n’ont fait que s’accentuer pendant la pandémie.
C’est dans ce contexte que le CRÉDIL et ses partenaires togolais ont mis en œuvre des actions concrètes pour répondre à ces besoins et lutter contre le décrochage scolaire, principalement pour les jeunes filles. Dans les préfectures de Dankpen et du Binah dans la région du Kara, l’ONG La Colombe a appuyé les familles vulnérables dans le paiement des frais relatifs à la scolarisation des jeunes filles, afin de réduire les risques que les familles retirent leurs filles de l’école par manque de fonds. De plus, des kits de matériels scolaires, incluant des produits d’hygiène personnelle, ont été distribués aux jeunes filles en situation de vulnérabilité. L’ONG a également réalisé des actions de sensibilisation sur les violences de genres et la prévention des grossesses précoces en créant de groupe de veilles et de sensibilisation et en diffusant des émissions de radio.
Dans la région des plateaux, l’Association Découverte Togo Profond (ADETOP) œuvre également à lutter contre ce fléau. L’association a créé une bibliothèque communautaire sur le site de l’écolodge près des communautés de Kusuntu et Havu. Un club de lecture a également été créé pour appuyer la scolarisation des jeunes. Dans les prochains mois, l’ADETOP offrira des cours de soutien pour les familles à faibles revenus pour appuyer la scolarisation des enfants. L’association a aussi mis en œuvre un programme de sensibilisation et de vigilance pour lutter contre les violences de genre et faire avancer plusieurs enjeux liés au genre.
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